Communiqué – A Mandres, un feu d’artifices d’actions joyeuses et partagées

Après la chute du mur de la honte ceinturant une partie du bois Lejuc dimanche 14 août, l’ANDRA et la Préfecture ont rapidement contre-attaqué en focalisant l’attention médiatique sur des « tirs de fusée d’artifice » ayant visé des hélicoptères ou de supposées « violences ». Nous rappelons que cette journée d’action était joyeuse et collectivement assumée, et que personne n’est dupe de cette stratégie de fabrique de la peur et de la tension.

Après l’écho national déclenché par la mise à bas collective du mur d’1 km construit par l’ANDRA dans le bois Lejuc par 450 personnes dimanche 14 août, l’agence nucléaire et la préfecture ont décidé de rapidement contre-attaquer en construisant une image anxiogène de la journée. Focaliser l’attention médiatique sur quelques tirs de fusées d’artifice pour éloigner un hélicoptère et agiter l’épouvantail, une fois de plus, des « violences » est une manœuvre grossière pour éviter de dire que, dimanche 14 août, nous avons littéralement fait sa fête à l’ANDRA et son mur. L’ambiance sur place était festive, joyeuse, accessible, avec comme d’habitude des personnes très différentes, masquées ou à visage découvert, et les cheveux blancs n’étaient pas les derniers à détruire ce symbole massif de l’arrogance de l’agence, tandis que d’autres pique-niquaient à l’ombre ou replantaient de jeunes arbrisseaux.

Si les médias évoquent un tir de fusée dissuasif, ils devraient aussi mentionner la voiture de gendarmerie locale qui a foncé sur un cortège de 60 personnes lundi 15 août au soir à proximité de Bure, blessant une personne au pied. Cette voiture de patrouille n’est qu’un élément du déploiement extrêmement pesant de présence policière dans la région depuis plusieurs semaines, avec des contrôles omniprésents qui exaspèrent tout le monde, y compris les agriculteurs auxquels ils font perdre un temps précieux en période de moisson. Un habitant de Mandres s’est fait contrôler 36 fois en un mois, un jeune de 14 ans à vélo en balade sommé de vider ses poches. Cette militarisation du territoire n’est pas liée au mouvement d’opposition mais intrinsèque à la nature même de l’industrie nucléaire, qui va de pair avec une surveillance policière massive.

Si l’on mentionne les plaintes contre les militants, alors il faut aussi mentionner les plaintes contre l’Andra (notamment la plainte contre les violences des vigiles lors de la manifestation du 16 & 17 juillet) et les infractions dont elle s’est rendue coupable, au premier chef desquels des défrichements illégaux réalisés sans autorisation et violant le code forestier.

Les manifestant-e-s portaient des bâtons, des pioches et des masses non pas pour cibler des personnes mais un mur de la honte, dont même les tribunaux suggéraient que l’Andra devait le détruire elle-même. Il est vrai qu’on a pu dernièrement observer dans le bois Lejuc des violences contre les personnes à coup de bâton… mais celles-ci étaient le fait des vigiles de l’Andra, qui ont agressé violemment des personnes à terre le samedi 16 juillet.

Alors qu’on assiste à un passage en force, sur le terrain et dans les couloirs du Parlement, pour imposer un projet dangereux et démentiel par tous les moyens, il ne faut pas s’étonner de voir le mouvement d’opposition se raffermir et allier les recours juridiques et le travail de sensibilisation à la résistance physique et l’action directe. Cela fait plus de vingt ans que des personnes refusent la poubelle atomique de l’ANDRA et le mouvement actuel montre que ce feu n’est pas prêt de s’éteindre. La criminalisation des militant-e-s n’est qu’un moyen d’occulter les méthodes mafieuses insupportables de l’Andra et de tenter de faire peur pour empêcher la résistance de continuer à grandir.

Enfin, puisqu’il faut bien rétablir la vérité, la photo ci-dessous prouve que la seule chose qui était « tendue » dans le bois Lejuc ce week-end était les bras levés de dangereux individus cagoulés en maillot de bain qui improvisaient une petite fête sur les centaines de pans de mur abattus transformés en transats, narguant le fameux hélicoptère de leur joie de vivre et d’une éphémère « ANDRA-plage » arrachée au désert de béton et de police.

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